
Le partage des points de permis, c’est l’ombre au tableau d’un système pensé pour responsabiliser. Loin d’être une simple ruse de routier pressé, cette pratique expose à des conséquences qui dépassent largement le simple retrait de points. En France, la gestion des points de permis de conduire est strictement encadrée par la loi. Chaque conducteur dispose d’un capital initial de 12 points. En cas d’infraction, ces points peuvent être retirés, mettant en péril le droit de conduire. Une pratique courante mais illégale consiste à ‘partager’ les points, c’est-à-dire à déclarer une autre personne comme responsable de l’infraction pour éviter la perte de points.Cette fraude est sévèrement punie par la législation française. Effectivement, le Code de la route prévoit des sanctions pour ceux qui se livrent à cette pratique, incluant des amendes et même des peines de prison. Il faut connaître ces dispositions pour éviter de graves conséquences légales.
Plan de l'article
Le cadre légal du permis à points en France
Le permis à points n’est pas né d’hier : dès les années 1970, l’idée fait son chemin, mais il faudra attendre le 1er juillet 1992 pour qu’il s’impose réellement. A l’époque, le conducteur français démarre avec 6 points seulement. Rapidement, l’État revoit sa copie et double la mise : 12 points, une manière de donner à chacun une marge tout en rappelant que l’erreur a un prix.
Derrière ce dispositif, c’est la sécurité routière qui guide les choix. La Loi Loppsi 2 vient ensuite renforcer l’édifice, posant des règles précises pour retirer ou récupérer des points. Ce n’est pas qu’une question de chiffres : il s’agit d’ancrer la responsabilité dans chaque trajet.
Comparaison avec d’autres pays européens
La France n’a pas inventé le permis à points ; elle l’a plutôt rejoint. L’Allemagne, par exemple, l’a instauré dès 1974. D’un pays à l’autre, le système varie mais l’objectif reste le même : sensibiliser à la sécurité et rendre les sanctions plus lisibles pour tous ceux qui traversent les frontières.
Le permis de conduire probatoire
Pour les jeunes conducteurs, le parcours débute autrement : depuis 2004, le permis probatoire impose un capital de 6 points la première année. Cette réserve grimpe progressivement pour atteindre 12 points après trois ans sans accroc. La logique est simple : apprendre la responsabilité avant de disposer de tous ses droits.
Voici ce qui caractérise le permis probatoire :
- Capital initial fixé à 6 points pour les nouveaux titulaires
- Récupération progressive jusqu’au plafond de 12 points en l’absence d’infraction
Le but est clair : faire de la sécurité une habitude et non une contrainte temporaire.
Les modalités de perte et de récupération des points
Décoder la mécanique des retraits et récupérations de points, c’est un passage obligé pour tout conducteur. À chaque infraction, une sanction tombe : le retrait est proportionné à la gravité du manquement. Un excès de vitesse modéré ? Un point saute. Alcoolémie au volant ? Six points peuvent disparaître d’un coup. Le message est limpide : chaque infraction pèse sur le permis.
La récupération automatique des points
Le retour à la normale dépend du temps et du type d’infraction. Trois délais balisent la route :
- 6 mois pour la restitution d’un point unique perdu
- 2 ans pour les infractions des trois premières catégories
- 3 ans pour les infractions de catégories 4 et 5, les plus sérieuses
Si aucune nouvelle infraction n’est commise durant ces périodes, le solde de points est entièrement restauré. Mais gare à l’impatience : toute nouvelle infraction relance le compteur.
Les stages de récupération de points
Pour ceux qui veulent aller plus vite, le stage de sensibilisation à la sécurité routière offre une solution concrète. En deux jours seulement, il est possible de récupérer jusqu’à 4 points. Ces stages, ouverts à tous, probationnaires ou conducteurs confirmés, se déroulent dans les auto-écoles ou centres agréés. Chaque conducteur peut y recourir une fois par an. Pour les jeunes en période probatoire, une règle spécifique s’applique : perdre 3 points ou plus oblige à suivre ce stage, sous peine de voir le permis disparaître purement et simplement. Un garde-fou qui vise à limiter la récidive et à renforcer l’apprentissage de la vigilance.
Les sanctions en cas de partage illégal des points
Partager ses points de permis, ce n’est pas un petit arrangement entre amis, c’est une infraction. Le Code de la route ne laisse aucune place au doute : faire porter la sanction à un autre constitue une fraude, et la riposte judiciaire ne manque pas de fermeté.
Les peines encourues
Le conducteur qui tente le coup risque gros : jusqu’à 6 mois derrière les barreaux et 15 000 euros d’amende. Ceux qui acceptent de prêter leur permis ne s’en tirent pas mieux : la sanction tombe pour tous les protagonistes, sans distinction.
Les mécanismes de contrôle
Les autorités n’attendent pas la dénonciation pour agir. Pour repérer les fraudes, elles multiplient les vérifications : preuves matérielles, relevés bancaires, témoignages, images vidéo… Autant d’outils pour établir qui était réellement au volant lors de l’infraction et éviter que le système ne soit détourné.
Les conséquences administratives
Au-delà de l’aspect judiciaire, les retombées administratives ne se font pas attendre. Suspendre, voire annuler le permis, devient une réalité pour ceux qui s’essayent à ce type de manœuvre. La récidive n’arrange rien : chaque nouveau faux pas alourdit la sanction. Derrière ces mesures, il s’agit de défendre un système pensé pour renforcer la sécurité, non pour servir de monnaie d’échange.
Les alternatives et solutions pour éviter la perte de points
Stage de récupération de points
Face à une perte de points, il existe des recours légaux. Participer à un stage de sensibilisation reste le moyen le plus rapide pour remonter la pente et éviter une suspension. Disponible partout en France, accessible une fois par an, ce stage permet de regagner jusqu’à quatre points en seulement deux jours. Il s’adresse à tous : conducteurs aguerris comme jeunes permis.
Site Mes Points Permis
Pour ne pas naviguer à l’aveugle, le ministère de l’Intérieur propose le site Mes Points Permis. Suivre en temps réel le solde de ses points, anticiper la participation à un stage ou réagir avant qu’il ne soit trop tard devient accessible à tous. Voici quelques réflexes à adopter :
- Vérifier régulièrement l’état de son capital points
- Planifier à l’avance un stage de récupération si besoin
La sensibilisation à la sécurité routière
Rester informé et sensibilisé aux enjeux de la sécurité routière peut faire la différence. Les stages, mais aussi les campagnes d’information, rappellent les règles, préviennent les risques et participent à une meilleure compréhension du code de la route. Les jeunes conducteurs, souvent plus exposés, bénéficient particulièrement de ces dispositifs.
Adopter une conduite responsable
Mais la meilleure solution reste la plus simple : adopter une conduite exemplaire. Respecter les limitations, garder le téléphone éloigné, refuser de prendre le volant après avoir bu… Ces gestes, répétés chaque jour, préservent non seulement le permis, mais aussi la vie. Ce sont ces choix, faits au quotidien, qui dessinent les routes de demain. Et si, finalement, le véritable capital à protéger, c’était celui de la confiance sur l’asphalte ?




































