
Le Code de la route ne laisse aucune place au hasard : la carte grise doit être barrée, datée et signée à chaque changement de propriétaire, sous peine de voir la vente tout bonnement invalidée. L’époque où il fallait forcément expédier le document à la préfecture est révolue, place à la dématérialisation. Pourtant, dans certains cas bien précis, l’envoi reste exigé. Une maladresse dans la façon de barrer la carte grise, et c’est l’enregistrement qui capote, la paperasse qui s’alourdit, l’ancien propriétaire qui s’embourbe. Selon la transaction et la déclaration choisie, le protocole change. Mais une constante demeure : suivre l’ordre établi, c’est s’épargner bien des embêtements par la suite.
À quoi sert réellement de barrer une carte grise ?
Tracer un trait, dater, signer la carte grise : cet acte marque la fin d’un engagement, il matérialise la passation du véhicule du vendeur à l’acheteur. Inscrire « vendu le » ou « cédé le » suivi de la date exacte, ce n’est pas un détail : c’est la preuve concrète que le relais a bien été passé. La règle est limpide et protège toutes les parties. L’ancien propriétaire s’assure ainsi de ne plus avoir à répondre d’éventuelles infractions ou taxes, même si un radar flashe sur la route quelques heures plus tard.
Pour l’acheteur, impossible d’obtenir un nouveau certificat sans une carte grise rayée, datée, signée. Une fois ces éléments inscrits, ce document perd toute validité pour circuler : il ne peut plus être utilisé ni pour rouler, ni pour être cédé à nouveau, sauf à recommencer toutes les démarches.
Derrière cette rigueur administrative, il y a un enjeu de traçabilité du véhicule et de sécurité juridique. La carte grise barrée complète le certificat de cession : ces deux pièces referment le dossier. Le vendeur quitte la partie l’esprit libre, l’acheteur prend possession du véhicule sans ambiguïté sur le transfert.
Voici les avantages concrets pour chacun :
- Le vendeur dispose d’une date officielle, qui sert de référence en cas de litige ou de contestation ultérieure.
- L’acheteur bénéficie d’un document reconnu, indispensable pour immatriculer le véhicule sans blocage.
- L’administration s’appuie sur une traçabilité nette et une procédure respectée de bout en bout.
La carte grise barrée n’admet pas l’approximation : elle verrouille la transaction là où l’erreur n’a pas sa place.
Plan de l'article
Dans quelles situations la carte grise doit-elle être barrée et envoyée à la préfecture ?
La carte grise barrée reste la règle lors de toute cession de véhicule, qu’il s’agisse de vendre, de donner ou de mettre à la casse. Même si l’administration privilégie le numérique, elle réclame encore le document original dans certains contextes.
Pour ceux qui veulent s’y retrouver, voici les cas où la préfecture exige toujours de recevoir la carte grise :
- Vente ou cession à titre gratuit, que ce soit à un particulier ou à un professionnel.
- Remise d’un véhicule à un centre VHU (véhicule hors d’usage) agréé pour destruction.
- Demande de duplicata suite à une perte ou un vol, dans des situations spécifiques.
Si l’acheteur ne peut pas effectuer ses démarches en ligne ou si le véhicule doit être détruit, la carte grise barrée doit être adressée à la préfecture. Ce document sert alors de preuve pour sécuriser la déclaration de cession et mettre à jour les fichiers officiels. Lorsque le véhicule change de main ou disparaît, les autorités réclament ce double pour garantir la transparence et le bon suivi administratif.
Mode d’emploi : comment barrer correctement une carte grise étape par étape
Barrer, dater, signer : trois gestes apparemment simples, mais qui demandent de la minutie pour que la carte grise barrée soit acceptée après une vente ou une cession de véhicule. Ce certificat est la clef pour que l’acheteur puisse rouler en toute légalité dans l’attente de ses nouveaux papiers.
Les étapes à respecter scrupuleusement
Chaque détail a son importance : une erreur et l’ensemble de la procédure peut être remis en cause. Voici comment procéder, point par point :
- Tracer une ligne oblique sur toute la carte grise, du coin supérieur gauche au coin inférieur droit. Y inscrire clairement “Vendu le” ou “Cédé le”, suivi de la date et de l’heure précises de la transaction.
- Signer en tant qu’ancien propriétaire. En cas de co-titulaires, chacun doit apposer sa signature : c’est une obligation.
- Détacher le coupon situé en bas de la carte grise et le remettre à l’acheteur. Ce coupon autorise la circulation pendant un mois, le temps d’obtenir le certificat définitif.
Omettre la date, oublier une signature ou tracer la ligne de travers peut suffire à bloquer la démarche d’immatriculation de l’acheteur. Prendre le temps de vérifier chaque élément, c’est s’éviter des complications et des démarches interminables.
Que faire après avoir barré et transmis la carte grise ? Les démarches à ne pas oublier
Une fois la carte grise barrée remise à l’acheteur, la partie administrative continue. Il faut éditer le certificat de cession en deux exemplaires, un pour chacune des parties. Ce document, à remplir avec attention, devra être conservé précieusement.
Ensuite, direction la plateforme officielle de l’ANTS pour déclarer la cessation de véhicule dans les quinze jours. Cette formalité acte le transfert de responsabilité : si un PV tombe après la vente, l’ancien propriétaire sera protégé. Un geste qui paraît anodin, mais qui sécurise définitivement la transaction pour les deux parties.
Le coupon détachable de la carte grise n’est pas à négliger : il permet au nouveau propriétaire de circuler pendant un mois en attendant son certificat. Attention cependant : si le contrôle technique n’est pas à jour (moins de six mois, ou moins de deux en cas de contre-visite), l’acheteur ne pourra pas immatriculer le véhicule. Pour le vendeur, conserver une copie de l’ensemble des documents (carte grise barrée, certificat de cession, déclaration sur le site officiel) est vivement conseillé.
Vendre un véhicule, ce n’est pas seulement remettre les clés. C’est orchestrer un passage de relais où la moindre erreur ou omission peut tout faire capoter. Chaque signature, chaque date, chaque document joue un rôle : une cession menée sans accroc repose sur une organisation sans faille, du début à la dernière formalité.




































