
En 1998, la réglementation européenne impose de nouvelles normes de sécurité et de pollution aux constructeurs automobiles. La Clio, modèle phare de Renault, subit alors une transformation technique et esthétique rarement aussi poussée pour une simple évolution de gamme. Les changements opérés sur la Phase 2 surprennent autant par leur ampleur que par leur anticipation des attentes du marché.
Des systèmes électroniques inédits, une optimisation de la structure, un choix de motorisations élargi : la Clio Phase 2 ne se contente pas d’un restylage superficiel. Les ajustements apportés dépassent les exigences réglementaires et transforment durablement la perception du segment des citadines.
Plan de l'article
La Clio phase 2, un jalon clé dans l’histoire de Renault
La Renault Clio Phase 2 s’inscrit comme un tournant décisif dans la saga du constructeur. À la fin des années 1990, Renault fait face à une transformation du paysage automobile européen : exigences réglementaires accrues, nouveaux standards de sécurité, et des rivales affûtées prêtes à tout pour rafler des parts de marché. Face à ce contexte, la Clio Phase 2 s’impose comme la riposte la plus aboutie du losange.
Ici, il ne s’agit pas de simples retouches cosmétiques. Cette Clio reçoit une refonte en profondeur : une structure repensée, une dotation sécuritaire relevée, une présentation intérieure remise au goût du jour et des équipements enrichis. L’usine de Bursa, en Turquie, prend alors de l’ampleur dans le dispositif industriel, accompagnant la montée en cadence pour répondre aux attentes du marché français et européen. Avec la Clio Phase 2, Renault démocratise des innovations autrefois réservées à des véhicules plus huppés.
L’attention portée à la qualité d’assemblage, le choix des matériaux, la précision des ajustements : chaque détail est scruté. Renault vise haut, cherchant à ériger cette génération en nouvelle référence parmi les citadines compactes. Les premiers résultats parlent d’eux-mêmes. Sur le marché français, la Clio Phase 2 prend rapidement la tête des ventes, séduisant aussi bien les particuliers que les flottes d’entreprise. La fiabilité du modèle, validée par la presse automobile, finit de convaincre les derniers sceptiques.
Voici ce qui distingue cette phase 2 :
- Technologies en première ligne : ABS généralisé, airbags latéraux, direction assistée désormais présente sur toute la gamme.
- Production optimisée : l’usine de Bursa devient un pilier de la stratégie industrielle Renault.
- Référence du segment : la Clio Phase 2 impose de nouveaux standards à l’échelle européenne.
Par ces choix, Renault pose les fondations de sa stratégie industrielle pour la décennie suivante, tout en affirmant sa domination parmi les citadines.
Qu’est-ce qui différencie vraiment la phase 2 des générations précédentes ?
La Renault Clio Phase 2 ne se contente pas d’un simple coup de pinceau. Renault va bien au-delà. La structure du véhicule gagne en rigidité, des renforts de caisse font leur apparition et les airbags se généralisent : la sécurité prend le pas sur l’esthétique. Sur ce point, la Clio Phase 2 distance nettement la Clio Williams ou la Clio Campus, qui faisaient figure d’étalon jusque-là.
L’offre mécanique s’élargit. Du bloc essence 1,2 litre au 1,6 16V, en passant par le diesel dCi, sobre et volontaire, la palette répond à tous les profils. Les amateurs de sensations trouvent leur bonheur : la Clio Renault Sport, la version GTI et la fameuse Clio Ragnotti marquent les esprits dans l’univers des sportives compactes. Châssis affûté, boîte raccourcie, freinage musclé, ces versions font de la Phase 2 une base solide pour les compétitions, qu’il s’agisse de Clio Cup ou de Clio Trophy.
On peut pointer plusieurs évolutions majeures :
- Nouvelle boîte de vitesses à cinq rapports pour une conduite plus précise et agréable
- Dimensions retravaillées : longueur, largeur et hauteur optimisées pour un meilleur compromis entre espace intérieur et agilité en ville
- Montée en gamme des finitions et progrès notables sur la qualité perçue
En somme, la Phase 2 s’impose comme un véritable point de bascule dans la lignée Renault. Elle redéfinit ce qu’on attend d’une citadine : polyvalence, endurance, plaisir de conduite. De quoi installer la Clio Phase 2 comme référence du segment et préparer la voie aux générations suivantes.
Zoom sur les innovations techniques et stylistiques qui ont marqué les esprits
La Clio Phase 2 prend de l’avance sur son temps côté équipements. L’apparition du Système multimédia Easy Link sur les dernières moutures marque une nette rupture avec le passé. Connectivité renforcée, compatibilité Android Auto et Apple CarPlay, ergonomie soignée : la citadine adopte les codes du numérique sans sacrifier sa simplicité d’utilisation, fidèle à l’ADN Renault. Certaines finitions se parent même d’un système audio Harman Kardon, une rareté à ce niveau de gamme.
En matière de sécurité, la Clio Phase 2 avance à grands pas. Caméra à 360°, assistance au stationnement, capteurs intelligents et reconnaissance des panneaux de signalisation : tout est pensé pour rassurer au volant. Le freinage automatique d’urgence s’invite aussi, preuve que Renault devance les prochaines réglementations européennes. Parmi les dispositifs supplémentaires, on retrouve le signal d’arrêt d’urgence (en cas de freinage brusque), la boîte noire destinée à l’analyse post-accident et le système QRescue, qui offre aux secours un accès rapide à toutes les informations vitales du véhicule.
À l’intérieur, la montée en gamme saute aux yeux. Les matériaux utilisés incluent désormais des éléments recyclés, la qualité perçue s’élève, l’éclairage d’ambiance personnalisable renforce la sensation de raffinement. Le dessin de la planche de bord, plus dépouillé, dégage une impression d’espace et de clarté. Par ces évolutions, la Clio Phase 2 se hisse au rang de référence technique et esthétique sur le marché européen.
L’héritage de la Clio phase 2 : quelles influences sur le marché et les modèles actuels ?
La Clio Phase 2 ne s’est pas contentée de moderniser la gamme Renault : elle a dessiné de nouveaux repères pour la marque et pour le marché européen. Cette génération a influencé la manière dont Renault pense le renouvellement de ses modèles, en privilégiant la fiabilité, la personnalisation et l’intégration rapide des technologies embarquées. Cet état d’esprit se retrouve dans la nouvelle Clio, mais aussi dans la Renault ZOE, la Twingo ou encore l’Arkana.
L’impact de la Clio Phase 2 dépasse largement le cercle Renault. En France, la riposte de la concurrence ne se fait pas attendre : Peugeot affine la 206 puis la 208, Ford muscle sa Fiesta, Toyota ajuste sa Yaris, Volkswagen revoit sa Polo. Tous cherchent à atteindre l’équilibre entre agilité urbaine, confort et équipements, que la Clio Phase 2 incarne parfaitement. Rapidement, ce modèle devient le mètre-étalon du segment, obligeant ses rivales à monter d’un cran.
Même chez Dacia, filiale du groupe, le succès de la Clio Phase 2 inspire la conception de la Sandero, puis du Bigster. Modularité, facilité d’entretien, robustesse : autant de qualités héritées directement de la Clio. La Renault 5 électrique adopte, elle aussi, certains codes d’ergonomie et de style issus de cette génération marquante.
Sur le plan industriel, la Clio Phase 2 marque un tournant : l’usine de Bursa, en Turquie, devient un pilier de la production européenne, accélérant la livraison sur de nombreux marchés. Cette réorganisation inspire d’autres constructeurs, qui cherchent à optimiser leurs chaînes d’assemblage pour mieux répondre à la demande croissante et aux impératifs logistiques.
La Clio Phase 2, loin de n’être qu’une page de l’histoire de Renault, continue d’inspirer et d’influencer jusqu’aux modèles les plus récents. Une trace indélébile, qui rappelle que parfois, une évolution technique peut redéfinir l’équilibre d’une industrie tout entière.